dimanche 29 juillet 2007

Griffintown: Le quartier irlandais de Montréal

La plupart des gens ignorent que Montréal a déjà abrité un vibrant quartier irlandais. En effet, le quartier Griffintown, situé au nord du Canal Lachine entre les rues McGill, Notre-Dame et Guy a été peuplé à partir du milieu du 19e par des immigrants fuyant la famine en Irlande. Le quartier a pris son nom de Mme Mary Griffin qui avait frauduleusement acquis, en 1796, des terrains près du port de Montréal et avait commencé à les développer. À cette époque, le canal Lachine n’était qu’un projet mais la croissance économique de la colonie laissait entrevoir la construction d’industries, d’entrepôts et des habitations pour les nouveaux arrivants.

La main d’œuvre irlandaise, exilée à cause de maladies affectant la pomme de terre et de réformes agraires, trouva dans le nouveau quartier Griffintown un endroit où bâtir une modeste habitation et où travailler manuellement. En effet, des milliers d’irlandais furent employés durant la construction du canal Lachine (1821-1825) et dans les usines qui apparurent le long de ses berges. À cette époque, le canal était le centre économique du Canada et Montréal une des villes les plus industrialisées en Amérique du Nord. Par contre, les salaires et les conditions de travail pour les ouvriers de l’époque étaient misérables ce qui explique en partie pourquoi Griffintown était couverte de taudis. De plus, la plus grande partie du quartier appartenait à des propriétaires négligents. Par ailleurs, il est à noter qu’une une grande solidarité liait les habitants du quartier.


Le secteur a continué à se développer jusqu’aux années cinquante, moment où la mauvaise condition des logements, le déménagement d’usines vétustes, la fermeture du canal Lachine et des décisions administratives de la ville de Montréal ont causé une rapide baisse de population. Finalement, le monument le plus important du quartier, l’église Saint-Ann a été démoli en 1970 après que le nombre de familles dans le quartier soit tombé à moins d’une vingtaine. De plus, comme il était impossible d’obtenir un permis de rénovation pour les anciennes maisons ouvrières, les incendies et les démolitions on permis de transformer le quartier en un champs de stationnements, de terrains vagues et de bâtiments abandonnés. Récemment, par contre, la venue de l’École de Technologie Supérieure et de condos modernes a permis de redonner au quartier une mission mixte.

La porte d'entrée du quartier et le moteur du redéveloppement de cette partie de la ville: L'école de Technologie Supérieure

Située sur la rue Ottawa, l'écurie Horse Palace appartient a des irlandais depuis 1862. Elle sert maintenant les calèches du Vieux-Montréal.

Maisons ouvrières typiques du 19e siècle. La grande majorité d'entre elles furent démolies après les années 60 quand il devint impossible d'obtenir des permis de rénovation. D'autres furent converties en entrepôts. Par exemple, notez le balcon qui fut scié sur la deuxième photo et la porte qui mène maintenant nulle part!

Maison au coin des rues William et Murray, près de l'endroit où le 26 juin 1876, Mary Gallagher, une prostituée fut décapitée à la hache par une rivale jalouse. On dit que son fantôme revient sur terre à tous les 7 ans pour chercher sa tête. Avis aux intéressé, la prochaine fois sera en 2012...

Ce qui reste de l'église St Ann's, construite en 1854. Le site est maintenant un parc et les fondations de l'église et du presbytère sont toujours visibles.

Tout ce qui reste de l'avenue Lansdowne. Oui, oui elle figure encore sur les cartes de la ville de Montréal!

Intersection des rues Shannon ou Ottawa où un bombardier s'est écrasé le 25 avril 1944, causant la mort de 15 personnes incluant 10 résidents du quartier.

Projet de condominium Lowney's qui est situé dans l'ancien lieu de naissance des Cherry Blossom!

Ancienne brasserie Dow qui fut rachetée par O'Keefe dans les années 60 avant d'être fermée en 1991 après la fusion avec Molson.

Pour terminer, une curiosité urbaine! Difficile à croire mais les deux photos ci-dessus sont prises au même coin de rue (De la Montagne et Notre-Dame). On voit clairement la limite de la revitalisation!